Editions Persona -Disparition -

 

Persona : la disparition  (juillet 1986)

 

Après le succès des premières années (1981-1984), Persona connut d’importantes difficultés financières en 1985-86. Le lecteur pourra se référer à l’historique détaillé de l’aventure Masque et Persona dans le lien Historique ouvrant le site.
Il est incontestable que les fondateurs de Persona étaient plein d’enthousiasme et de curiosité mais aussi pas assez soucieux d’une bonne gestion. Le succès des premiers ouvrages permit d’ignorer les problèmes d’intendance considérés comme accessoires. Mais les finances de l’entreprise demeuraient fragiles et l’absence de « best seller » en 1985 fut très vite préoccupante. L’échec du mensuel Masques précipita la fin.
L’essentiel est toutefois ailleurs : c’est la politique éditoriale pratiquée qui conduisit à l’échec. Deux axes se dégagent. Tout d’abord l’obligation, quasi existentielle, de publier des auteurs ou des textes d’inspiration homosexuelle que la « grande édition » négligeait. C’était la raison d’être de Persona. Le contrat fut rempli et contribua à gonfler les déficits… Editer ces ouvrages était une nécessité. Il eut fallu, à côté, en publier d’autres, plus rentables. C’est le deuxième élément de l’explication : l’exigence de qualité, littéraire ou intellectuelle. Une petite maison comme Persona pouvait elle efficacement publier des auteurs peu ou pas connus ? Des textes peu susceptibles d’intéresser le grand public ?
La question reste d’actualité aujourd’hui. D’autres tentatives ont échoué, y compris à l’intérieur d’entreprises plus importantes comme le Rayon Gai chez Balland. Alors faut-il explorer d’autres voies ?